Révision critique d’Epidendrum carpophorum Barbosa Rodrigues (Orchidaceae) et description d’une nouvelle espèce du Bouclier des Guyanes

Plusieurs espèces du groupe informel Epidendrum nocturnum coexistent en Amérique du Sud mais leur délimitation morphologique reste parfois incertaine. Le cas d’Epidendrum carpophorum Barbosa Rodrigues illustre ce problème : son aire disjointe, de la forêt atlantique brésilienne jusqu’au Bouclier des Guyanes, couvre des habitats très contrastés et s’accompagne de descriptions morphologiques discordantes. Un réexamen critique du matériel de référence permet ici de clarifier le concept d’E. carpophorum et de mettre en évidence une entité morphologiquement cohérente et distincte sur le Bouclier des Guyanes. Cette étude élargit en outre sensiblement la répartition d’E. presbyteri-ludgeronis, élève la variété E. tridens var. briegeri au rang spécifique et place E. cocornocturnum dans sa synonymie.

Plante du mois d’août – 2025 –

Eriopsis biloba est une espèce d’Amérique centrale et du Sud. Peu commune en Guyane, elle pousse dans un contraste écologique assez surprenant ! Soit sur les plus hautes charpentières des arbres dans les forêts profondes, soit sur des petits arbustes dans des îlots de savanes rocheuses.
Ses racines secondaires, dressées et très piquantes, lui servent à capturer les feuilles mortes et autres débris végétaux pour se nourrir. Cette orchidée imposante à maturité produit une impressionnante floraison avec parfois plus de 20 fleurs.

La floraison ne dure pas longtemps et semble être d’une fréquence très irrégulière, ce qui ne facilite pas son observation en pleine nature. La dernière floraison de la plante en culture au jardin a été observée en 2020 ! Ce n’est que maintenant qu’elle déploie une nouvelle hampe.
Les fleurs aux couleurs très originales dégagent un parfum de citron et de bois de rose.

Institut paléobotanique et paléontologique de Guyane (IPPG)

Depuis plus de trois ans nous travaillons à l’élaboration d’un projet inédit qui allie plantes et animaux préhistoriques. Aujourd’hui, une partie du jardin se transforme en premier centre paléobotanique et paléontologique de Guyane. Dans une ambiance luxuriante de 2000 m2, inspirée des paysages du Crétacé, nous avons rassemblé une sélection de plantes anciennes ou leurs descendants modernes, évoquant l’ambiance préhistorique de cette ère fascinante. A l’intérieur de ces collections nous avons intégré nos premières répliques de dinosaures. Nos répliques sont non seulement d’une qualité exceptionnelle mais sont en outre fabriquées à taille réelle ! Cette exposition permanente de dinosaures s’étendra et évoluera un peu plus chaque année, à l’image du jardin dans lequel elle est consacrée.

Plante du mois de juillet – 2025 –

Originaire de l’Inde, de la Birmanie et de la Chine, ce bel arbuste, communément appelé « arbre à fleurs d’orchidées », ne dépasse pas 6 à 7 mètres de hauteur dans notre région. Il porte de grandes fleurs blanches, dont un pétale, distinct des quatre autres qui rappelle le labelle des orchidées. Ce pétale est marqué de jaune et de veines vert foncé. L’espèce est largement utilisée en médecine traditionnelle asiatique. Ses différentes parties (écorce, racines, feuilles, fleurs, gousses) possèdent de nombreuses propriétés thérapeutiques notamment antidiabétique, antioxydante, antibactérienne et antifongique, anti-inflammatoire, astringente et détoxifiante.

Plante du mois de juin – 2025 –

Bromelia balansae forme de larges touffes de feuillage ondulé. Son nom vernaculaire, « Cœur-de-Flamme », évoque à juste titre sa floraison spectaculaire : les feuilles centrales, disposées en rosette, virent au rouge écarlate et de nombreuses fleurs, rose bordeaux bordées de blanc, émergent d’une inflorescence blanche duveteuse d’environ 50 cm de hauteur.

Outre son indéniable attrait ornemental, cette espèce présente aussi quelques usages traditionnels. Dans certaines régions rurales, ses feuilles aux bords acérés servent de clôture naturelle contre les intrusions animales. Son fruit, comestible bien que très acide, consommé cru, cuit ou en boisson fermentée, est parfois utilisé pour ses propriétés rafraîchissantes. Des recherches suggèrent aussi un usage médicinal potentiel, notamment dans la médecine populaire, pour ses effets diurétiques et digestifs, bien que ces propriétés restent encore peu documentées scientifiquement.

Décès de Roger Bellone, figure de l’orchidophilie francophone

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Roger Bellone, survenu ce jour. Figure incontournable du monde des orchidées, il laisse derrière lui des œuvres précieuses et une passion communicative. Auteur de plusieurs ouvrages de référence, il publie notamment Orchidées, guide de l’amateur (Belin, 2004), un livre salué pour sa richesse iconographique et la précision de ses conseils. Il est également co-auteur, avec Guy Chiron, de Les Orchidées de Guyane française (Tropicalia, 2005), un inventaire illustré de plus de 320 espèces recensées sur le terrain et à partir de spécimens d’herbier. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont partagé sa passion. Que son amour des orchidées continue de fleurir dans nos mémoires.

La plante du mois de mai – 2025 –

Cet arbuste, malgré son nom commun de « Lilas des Indes », est en réalité originaire de Chine et de Corée. Il a été introduit très tôt en Inde, puis diffusé dans d’autres régions tropicales, subtropicales et en Europe en tant que plante ornementale. Assez dense, il peut atteindre jusqu’à 6 mètres de hauteur. Très décoratif, il en existe aujourd’hui de nombreuses variétés hybrides, aux fleurs de teintes roses, rouges, blanches ou violacées.

La plante du mois d’avril – 2025 –

Originaire des zones tropicales d’Afrique de l’Ouest, du Cameroun jusqu’à l’ouest du Sénégal, cette liane sarmenteuse, sublime, est parfois envahissante dans nos jardins. Ses fleurs sont formées de bractées blanches en forme de cœur d’où jaillissent des corolles rouge vif qui lui ont valu des surnoms évocateurs tels que « gloire sanglante », « goutte de sang » ou encore « cœur saignant ».